Réponse officielle de l’IESH au rapport : « Frères musulmans et islamisme politique en France »
Nous apportons à l’attention du public que, dans le cadre de l’établissement du rapport intitulé » Frères musulmans et islamisme politique en France « , deux fonctionnaires se sont rendus à l’IESH (Institut Européen des Sciences Humaines). Leur visite s’est limitée à une discussion générale sur l’islam autour d’un déjeuner avec le doyen. Ils n’ont rencontré ni nos étudiants, ni nos enseignants, ni nos anciens diplômés, et n’ont procédé à aucune analyse concrète de notre enseignement, de nos programmes ou de notre fonctionnement. Nous avons eu le sentiment que leur passage relevait davantage d’une formalité administrative que d’une véritable volonté de nous connaître ou de rechercher la vérité. Rien, dans cette visite brève et superficielle, ne permet donc d’étayer les jugements graves
portés à l’encontre de l’IESH dans ce texte.
Un rapport à charge, au service d’une dynamique de stigmatisation
L’IESH réfute fermement et catégoriquement les accusations formulées à son encontre dans le rapport. Ces accusations infondées reposent sur des approximations, des contrevérités, et des reproches anecdotiques datant de plusieurs dizaines d’années. Aucun élément grave, concret et récent n’a été établi. De plus, le programme d’enseignement décrit dans le rapport ne correspond aucunement à celui effectivement dispensé par notre institut.
Heureusement, de nombreuses voix universitaires et journalistiques sérieuses ont dénoncé l’absence de rigueur méthodologique de ce rapport, son biais idéologique et son usage de notions floues telles que » islamisme « , » frérisme « , » séparatisme » ou » entrisme « , qui ne sont jamais clairement définies. Cette confusion sémantique jette l’opprobre sur toute initiative musulmane, quand bien même elle s’inscrirait pleinement dans le cadre républicain, et participe à nourrir un climat de suspicion généralisée à l’égard des Français de confession musulmane. Plus aucun musulman ou institution musulmane ne se sent à l’abri de telles accusations.
Dans ce contexte, l’IESH est visé par certains non pas pour ce qu’il fait réellement, mais pour le symbole qu’il représente : une institution musulmane légale, structurée, stable et engagée dans la transmission du savoir. Il devient une cible à abattre dans un projet plus large visant à délégitimer la présence musulmane en France, une
campagne portée à l’origine par des influenceurs et activistes qui ont fait de la question musulmane leur fonds de commerce.
L’IESH, un acteur clé de la lutte contre la radicalisation
À plus forte raison depuis la vague d’attentats terroristes que notre pays a connue, l’IESH a été et continue d’être un rempart solide et efficace contre les extrémismes se réclamant faussement de l’islam. En formant des imams, des aumôniers et des enseignants dotés à la fois d’un ancrage dans la tradition savante et d’une compréhension fine des réalités contemporaines, il a contribué à désamorcer les discours radicaux et à proposer des repères clairs, apaisés, loin des logiques de rupture et de défiance.
Par la rigueur de son enseignement, son rejet explicite de toute forme de violence et sa fidélité aux principes républicains, l’IESH a joué et continue donc de jouer un rôle vital dans la prévention de la radicalisation. Il s’est imposé comme l’un des rares espaces en France capables d’apporter une réponse intellectuelle et théologique crédible face aux défis posés par l’extrémisme et la mauvaise compréhension de la religion.
En prenant pour cible notre institution, les pouvoirs publics actuels font donc fausse route et se trompent de combat. Ils participent à affaiblir la réponse immunitaire de notre Nation face à la haine et à la violence.
Une institution vivante : l’IESH d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier
L’IESH d’aujourd’hui le réaffirme haut et fort : il n’entretient aucun lien, direct ou indirect, ni dans ses enseignements, ni dans ses orientations, ni dans ses partenariats, avec des » Frères musulmans » ou avec un quelconque projet idéologique ou politique que ce soit. Il ne se reconnaît ni dans cette appellation de » frère musulman « , ni dans cette identité.
Il est important de rappeler qu’aucune institution ne peut être forcée à être » figée » dans son histoire. Comme toute structure vivante, l’IESH a évolué au fil du temps : dans sa direction, dans sa composition pédagogique, et dans les valeurs qu’il porte. Vouloir juger l’institut actuel à l’aune d’éléments isolés du passé, exagérés et sortis
de leur contexte, revient à ignorer l’évolution naturelle et légitime de toute institution. Par ailleurs, on ne peut exiger de nous que nous soyons comptables d’une histoire qui ne reflète pas notre réalité actuelle.
Contrôlé régulièrement depuis des années par les autorités compétentes, l’IESH n’a jamais fait l’objet du moindre signalement grave ou condamnable. Les remarques adressées concernaient des points mineurs, sans rapport avec le cœur de sa mission. Pourtant, certaines ont été utilisées comme prétexte pour suspendre de manière grave et disproportionnée des activités éducatives structurantes, comme nos colonies de vacances.
Aujourd’hui, l’Institut est continuellement pris pour cible dans un climat de désinformation, de » fake news » et de stigmatisation croissante.
Cet acharnement injustifié a été source de menaces graves et intolérables, que nous prenons très au sérieux, à l’égard de l’intégrité physique de notre personnel et de nos étudiants.
Il revient aux pouvoirs publics de faire respecter le droit – tout le droit mais rien que le droit – et de ne pas se faire l’écho de théories conspirationnistes. L’égalité de traitement entre citoyens est une exigence républicaine fondamentale, sans laquelle naissent inévitablement des sentiments d’injustice et d’exclusion.
L’IESH poursuivra sa mission avec détermination et sérénité. Fidèle à ses principes d’ouverture et de transparence, l’Institut Européen des Sciences Humaines demeure pleinement disposé à accueillir toute démarche d’audit indépendant, neutre et sérieux. Journalistes, chercheurs ou institutions pourront ainsi vérifier en toute objectivité son fonctionnement, sa gouvernance, ses locaux ainsi que ses programmes pédagogiques.
Face à l’ignorance qui alimente la peur, nourrit la haine et conduit à la violence, nous répondons par la force du savoir, la lumière de l’éthique et la fidélité constante à nos valeurs.
IESH
Saint-Léger-de-Fougeret, le 01/06/2025
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